Biographie

C’est tout naturellement qu’à 12 ans qu’il s’achète son premier clavier, pendant ses vacances en Algérie, il y apprend, avec des musiciens locaux, l’âme de la musique Raï. Il débute ses premiers concerts par l’animation des fêtes de quartier et des mariages en Ile-De-France, ce qui lui a permis d’affiner son talent et de se faire connaître auprès de grands artistes, tels que Massa Bouchafa, Fella Ababsa et bien d’autres, qui lui confieront leur première partie par la suite. Sa rencontre avec Mustapha Kada (dis Cheb Kada) a eu une influence majeur sur son apprentissage du clavier et du Raï, ce qui participera à dessiner les contours de son style : une world music proche du raï, empreinte de « groove », avec quelques clins d’œil au patrimoine algérien.

Ses deux premiers albums, enregistrés grâce à l’appui du producteur Mohand Bouchafa, reposent essentiellement sur des reprises dont le succès commercial lui permet de se produire, en août 2002, à Alger, en première partie du groupe international Imagination, à l’hôtel Sheraton. Le succès est tel qu’on lui propose d’y être en résidence et de chanter tous les soirs dans le cadre des veillées du Ramadan, l’aventure se prolonge jusqu’à l’été.

En 2008, il grave un troisième opus intitulé Salama arrangé par le musicien Hicham Khatir. Il y introduit quelques compositions de son cru. Mais bien que son enregistrement soit flamboyant, il ne rencontre pas l’accueil souhaité. Néanmoins, il sera régulièrement à l’affiche de divers concerts en France, dont la Fête de la musique à l’Institut du monde arabe face à 6 000 spectateurs.

Par la suite, il fait une pause et se consacre à d’autres activités dans le secteur du spectacle et de la musique.

Kima Rani est le nouvel album de Salim Smaïli. C’est au fil des rencontres durant les quelques années d’absence qu’il construit l’univers et les sonorités de son album.

Auteur-compositeur ouvert sur la vie, fringant quadragénaire, il garde ses principales caractéristiques mixant sensibilité et chaleur, à mi-chemin entre deux cultures qui cohabitent en lui et dans lesquelles il trouve son inspiration pour chanter l’amour au sens large du terme et du sentiment : l’amour de la vie, des femmes, de l’amitié, des autres, mais aussi l’inquiétant vide de l’existence qui nous guette ponctuellement.

Le néo-raï éclectique de Salim Smaïli

Ce nouvel album est le fruit d’une recherche de nouvelles textures et d’approche mélodique, Salim Smaïli nous fait partager sa passion pour le Raï sur les titres Dellali et Khalitini, le premier, étant un Raï à l’ancienne revisité où beat Hip Hop dialogue avec des phrasés de synthé analogique et de guitare roots à la Zargui, le deuxième est une ballade sombre et mélancolique où nous pouvons entendre les références à Cheb Hasni.

Le deuxième single de cette album est Sidi, un titre pop qui valse avec les code de L’EDM , (Electronic Dance Music) tout en gardant la spontanéité du phrasé bedouin au clavier, le clip de ce même titre s’amuse à jouer avec les codes des clips des 80’s où fumigène et lumière scintillantes sont à l’honneur.

Hala est le premier single de cette album sorti l’été 2019, un ode à la fête évoquant la passion de Salim pour le Funk, le clip qui accompagne ce titre illustre bien l’atmosphère solaire et multicolore.

Salim continue à explorer dans son album le thème de la fête tout en jouant avec les contradictions, comme on peut l’entendre dans Lella un titre au couleurs méditerranéennes, mais dont le texte évoque un personnage qui décide de fuire sa bien-aimé , racontant une relation devenue trop toxique tout cela à coût de punch-line teinté d’autodérision.

il fut un temps ou Salim chantait en français le temps d’une reprise comme en 2008 où il reprend un enfant de toi sur son album Salama, une fois encore, il montre sa passion pour la chanson française en reprenant le mendiant de l’amour d’Enrico Macias, une version réarrangée qui nous laisse découvrir la subtilité d’un texte souvent caché par l’esprit festif de la version original.

Enfin Kima Rani qui veut dire “comme je suis”, titre éponyme de l’album, est une chanson à l’atmosphère épurée, nous découvrons un chanteur qui explore la fragilité de sa voix laissant place à l’émotion portée par un piano planant et une guitare minimaliste, un texte signé Ahmed Hamadi à qui ont doit quelques succès de Hasni et Nasro, c’est peut-être le renouveau du Rai sentimental, mais qui aurait séjourné à Londres côtoyant les texture de London Grammar.

Pour cette Album Salim Smaïli, s’est entouré d’une fine equipe, les Producteurs Elwalid et Sultan Nash, le clavier Oranais Hafid Nahoui fils du défunt Kada Nahoui qui façonna une partie de l’histoire du Raï, il a réalisé cet album en s’épaulent de Sami Bouchareb et Nassim Kouti ce dernier avec qui il co-écrit trois chansons. tout cela mixé par l’incontournable Mitch Olivier à qui on doit de nombreuses pépites de la musique française (Diam’s, Lunatic, Bashung, M…).

Autant de marques de séduction de l’éclectique de Salim Smaïli. Du néo-raï qui fait aimer le néo-raï !

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